Derrière un « point de deal virtuel » dans la campagne du Maine-et-Loire, des jeunes du coin pour qui « c’était un business comme un autre »
Seize personnes, en majorité des jeunes adultes, la plupart vivant encore chez leurs parents, ont été interpellés, soupçonnés de livrer cannabis et cocaïne dans toute la région et au-delà. Par Yves Tréca-Durand (Angers, correspondant) Publié le 19 avril 2024 à 06h45, modifié le 19 avril 2024 à 11h05 https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/19/dans-le-maine-et-loire-le-zanzi-shop-livrait-la-drogue-a-domicile_6228694_3224.html Le 9 avril, aux premières lueurs du jour, le ciel du May-sur-Evre (Maine-et-Loire) s’est teinté de bleu. Celui des gyrophares de la gendarmerie qui ont déferlé en masse sur ce petit bourg rural des Mauges de 3 970 habitants, situé à 11 kilomètres au nord de Cholet. Après plus d’un an de filatures, d’écoutes et de surveillance des réseaux sociaux, les 120 militaires venus des casernes de Maine-et-Loire et des pelotons de surveillance et d’intervention des départements voisins ont interpellé seize individus liés à un « point de deal virtuel » qui alimentait en drogue toute la région et au-delà. A la tête de cet « Uber shit » des campagnes, une majorité de jeunes adultes. Tous du coin ou presque, la plupart vivant encore chez leurs parents. Le cerveau supposé du réseau, Johan B., a fêté ses 25 ans en détention provisoire le 14 avril. Chez lui, les gendarmes ont retrouvé une carabine 22 long rifle, 14 000 euros en liquide et une machine à compter les billets. Chez son comparse Thibaut V., 29 ans, la perquisition a permis de mettre la main sur 31 kilos de cannabis, 615 grammes de cocaïne et du matériel de découpe. Au domicile d’un troisième, Tom S., 20 ans, 60 000 euros, un gilet pare-balles et un pistolet Glock chargé. C’est lui qui gérait l’argent et alimentait les livreurs. Livrés par colis postal Car la particularité de ce réseau de distribution, c’est qu’il fonctionnait uniquement à distance. Les clients de toute la région commandaient en ligne au « Zanzi shop » et recevaient leur drogue par l’entremise d’un livreur. Ils réglaient leur commande en cryptomonnaies ou en espèces. Une flotte de véhicules servait à ces tournées quotidiennes qui pouvaient rapporter, selon le procureur de la République d’Angers, 10 000 euros par jour. Quand ils étaient situés trop loin, certains clients étaient tout simplement livrés par colis postal. Jusqu’en Lituanie et même au Mexique. Lire la suite sur www.lemonde.fr Mots-clés : Zanzi shop, May-Sur-Evre, Cholet, Angers, stupéfiants, drogues, Djidjirian, avocat pénal,